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Affichage des articles du avril, 2018

Biographie d'un des fondateurs du Réalisme

Bisson Louis-Auguste [Photographie], 1842 Honoré de Balzac est né à Tours en 1799 dans une famille de petite bourgeoisie provinciale. Dès l’âge de 8 ans il entre comme pensionnaire au collège de Vendôme où il reçoit une éducation chrétienne. En 1814 il s’installe à Paris et fait des études de droit tout en travaillant chez un avoué. En 1818 il commence à écrire et sa première oeuvre est une tragédie « Cromwell » qui remporte peu de succès auprès de sa famille et de ses amis. Il publie alors ses premiers romans sous un pseudonyme mais ils ne sont guère appréciés. Il travaille beaucoup et se met à fréquenter des journalistes et des écrivains. En 1826 Balzac fonde une imprimerie qui fait faillite et il se retrouve très endetté ce qui va l’obliger à écrire à un rythme forcené. En 1829 son premier roman « Les Chouans » est publié sous son vrai nom et ce n’est qu’avec deux romans « Le Colonel Chabert » et « Le Curé de Tours » qu’il est reconnu. Au cours de sa carrière il est a

Contexte historique et culturel

Honoré de Balzac et ses personnages Le courant littéraire dominant au moment de la parution du Père Goriot est le réalisme qui donne au roman la fonction d’être le plus proche possible de la réalité. Balzac commence son roman en 1834 quand la France connaît à nouveau une monarchie : celle de Louis-Philippe. Cette monarchie parlementaire est soutenue par l’ancienne noblesse et les pays d’Europe. Mais une grande incertitude politique règne dans le pays divisé entre les bonapartistes, les légitimistes qui refusent un roi de la famille d’Orléans, et les républicains. La jeunesse ne trouve aucune raison de s’enthousiasmer et regrette le temps de l’Empereur. De nombreux changements économiques et sociaux interviennent et créent un malaise que Balzac nomme « l’école du désenchantement ». Dans ce contexte, il dresse une critique acerbe de la société, montre la misère opposée à une grande richesse de certaines familles mais surtout une société où les personnes sont des individualistes

Le Père Goriot: un résumé

Hulant,  Le Père Goriot [Gravure sur bois] Furne, 1843 Le père Goriot qui a fait fortune dans le commerce du vermicelle et des pâtes d'Italie se retire des affaires afin de permettre à ses filles Delphine et Anastasie, de faire un brillant mariage. Il a un capital de deux millions dont il ne se réserve que dix mille francs de rente. Delphine et Anastasie peuvent choisir un mari ; l'une un baron, et l'autre un comte. Ses filles ayant sans cesse besoin d’argent, la rente du père Goriot s’épuise, le contraint à quitter son quartier élégant, son logement cossu et à vendre ses beaux meubles pour prendre une chambre dans une pauvre pension de famille. Petit à petit au fur et à mesure que l’argent s’amenuise et que le père vend tous ses biens les filles et les gendres l’abandonnent. Dans la pension Vauquer, il rencontre plusieurs pensionnaires dont un jeune homme venu à Paris pour faire fortune Eugène Rastignac qui sur les conseils de sa tante et d’un autre pensionnaire

L'oeuvre

Cézanne, Paul, Tête de Vieillard [huile sur toile], 1866 Balzac considéré comme l’un des fondateurs du mouvement réaliste ambitionne de peindre et d'expliquer les mœurs et les travers de la société française de 1800 à 1840, d’explorer la vie quotidienne sans rien idéaliser. Transposant le modèle des sciences naturelles à la littérature, il considère l'homme comme une « espèce sociale », capable de s'adapter au milieu dans lequel il évolue. « La société française allait être l’historien, je ne devais être que le secrétaire » et « Moi, j’aurai porté une société toute entière dans ma tête » disait Balzac. Il s’intéresse aux différents milieux sociaux et leur rapport comme la noblesse et la bourgeoisie, la puissance nouvelle de l’argent dans la société de la Restauration, les relations familiales et l’opposition entre Paris et la province. « Le père Goriot » reprend ces thèmes et sa composition peut paraître disparate car il comporte trois intrigues différentes qui se d

Commentaire Littéraire de l'incipit du Père Goriot

Dagny, La maison Vauquer [Gravure], 1843 Incipit Cette première pièce exhale une odeur sans nom dans la langue, et qu'il faudrait appeler l'odeur de pension. Elle sent le renfermé, le moisi, le rance ; elle donne froid, elle est humide au nez, elle pénètre les vêtements ; elle a le goût d'une salle où l'on a dîné; elle pue le service, l'office, l'hospice. Peut-être pourrait-elle se décrire si l'on inventait un procédé pour évaluer les quantités élémentaires et nauséabondes qu'y jettent les atmosphères catarrhales et sui generis de chaque pensionnaire, jeune ou vieux. Eh bien ! malgré ces plates horreurs, si vous le compariez à la salle à manger, qui lui est contiguë, vous trouveriez ce salon élégant et parfumé comme doit l'être un boudoir. Cette salle, entièrement boisée, fut jadis peinte en une couleur indistincte aujourd'hui, qui forme un fond sur lequel la crasse a imprimé ses couches de manière à y dessiner des figures bizarres. El